Histoire de la République - 14
Chapitre 14 – La république sociale italienne, Ville de Salo
Là où Mussolini a installé son régime fasciste le plus aboutit.Le rapport avec fascisme et république semble inexistant. Si le fascisme affiche des idéaux républicains, Mussolini a infléchit sa position. Il a en effet passé un compromis avec la royauté, qui tendait à laisser aux fasciste le pouvoir de renverse l’E libéral pour établir un E fasciste. En contrepartie du maintient du cadre général des institutions monarchiques et des prérogatives royales.
De 1922 à 1943, période de 20 ans qui correspond au fascisme italien, Mussolini va respecter assez bien les statuts fondamentaux de la monarchie de Savoie, aussi appelée « statut du royaume » ou le « statuto ». Seulement à la suite de l’invasion de l’Italie par les forces alliées le grand conseil du fascisme commande le 25 juillet 1943 à Mussolini de remettre sa démission au roi. Dans la journée Mussolini rencontre Victor Emmanuel III, le roi, en espérant qu’il torpille le vote du grand conseil fasciste. Mais le roi, loin de s’émouvoir, reçoit sa démission conformément au statuto, marquant son mépris pour Mussolini et va nommer à la place le maréchal Pietro Badoglio.
Badoglio est un indépendant sur l’échiquier politique italien, nommé pour pouvoir signer un armistice avec les forces alliées. Le roi, dans la foulée, ordonne l’arrestation de Mussolini. Dans le cadre de cette journée il a fallu seulement 20 minutes pour mettre fin au régime de Mussolini qui gouvernait depuis 18 ans.
Badoglio n’a pas perdu son temps pour briser l’appareil fasciste puisque la principale menace venait de la milice, le maréchal fait verser cette milice dans l’armée le lendemain de la destitution. Le 27 la maréchal et lui dissolvent le grand conseil du fascisme, le tribunal spécial, le parti fasciste mais aussi la chambre des faisceaux et le gouvernement nouveau interdit toute manifestation favorable ou non aux fascistes.
Mussolini est arrêté en même temps que toutes les grandes figures du fascisme en Italie. En 4 jours, l’E italien libéral reprend le dessus sur l’E totalitaire fasciste. Quelle sera leur réaction ? Étonnamment ils ne cherchent pas à résister, et pourtant une puissance attendait cette résistance : l’Allemagne nazie. Hitler attendait que Mussolini soit libéré et que les fascistes marchent une deuxième fois sur Rome, savait que la perte de Mussolini allait porter un coup d’arrêt aux idées fascistes. Le 8 septembre 1943 l’Italie signe l’armistice avec les alliées. Hitler, en réaction, ordonne l’invasion de l’Italie et ainsi la Weimar va prendre pieds et tenter de s’emparer des troupes italiennes abandonnées. Dans cette offensive seule la marine italienne réussis à rejoindre les alliés. La où les soldats italiens résistaient sans ordre, ils étaient massacrés par les nazis.
Les italiens qui fêtaient la chute de Mussolini ont vécu cet écroulement du premier gouvernement libéral comme un traumatisme parce que ça leur rappelait la France de 1940. A partir de cette chute, l’Italie se divise. Il y a ceux qui habitent au sud, du côté des alliées, et le reste au nord, du côté des allemands, donc l’Italie est divisée en deux.
En effet les italiens du nord ont très mal vécu l’armistice, la violation de l’alliance avec l’Allemagne, la fuite du roi en Italie du sud mais aussi de voir des soldats italiens déposer des armes sans combattre pour rentrer chez eux. Bref, ce climat, au nord, qui paraît déliter cet E libéral qui renaît, va déterminer la plupart des adhésions à la république sociale italienne qui va naître quelques semaines plus tard.
Hitler sait qu’il a perdu le sud de l’Italie, mais que finalement le nord lui est, par le contexte, favorable. Il a encore la possibilité de maintenir le contrôle sur le nord de l’Italie jusqu’aux régions centrales de la péninsule, et peut protéger l’Italie septentrionale.
Le 10 juillet le Führer discute avec les dirigeants nazis de l’opportunité de diriger directement ces territoires ; c’est la solution finalement d’une entité autonome qui l’emporte, la restauration d’un E fasciste est décidée en plus de donner des gages aux alliés du III, de permettre aux italiens déçus de rallier plus facilement le second régime et continuer la seconde GM du coté de l’Axe.
Toutefois Hitler méprise les petits chefs fascistes, sans représentativité, qui n’arrivent pas à dépasser leurs querelles personnelles dans l’E fantoche. Le 12 septembre 1943 Hitler ordonne à ses soldats de libérer Mussolini, emprisonné. L’opération aéroportée se passe sans problèmes. Le 13 septembre Mussolini réapparaît à Munich, brisé psychologiquement, mais cela ne va pas empêcher le duche de repartir en selle. Le 18 septembre il s’adresse aux italiens par la radio, depuis l’Allemagne, dans son discours renoue avec la religion et promet le pire contre la dynastie de Savoir, « agent principale du défaitiste et de la propagande anti-allemande », le principal traître est le roi. Il va ainsi poser les contours de son programme politique, convenu le 14 novembre au Congrès de Véronne. D’abord il veut reprendre les armes du côté de l’Allemagne et du Japon, puis préparer la réorganisation des forces fascistes italiennes autour de la milice, les troupes para-militaires. 3Ème point : l’élimination des traîtres, parmi lesquels le roi d’Italie, et enfin anéantir la ploutocratie parasitaire et faire du travail le centre de l’économie et la base inviolable de l’E. Il veut qua la capitale soit Rome mais Hilter s’y oppose, qui se méfie des romains. Il refuse également Milan, car la ville est à la portée de l’aviation des alliés. Le choix va se porter sur la ville de Salo.
Fin septembre le Duche et ses principaux complices s’installent à Salo. L’Italie déclare la guerre à l’Allemagne et le 1er décembre 1943 la république sociale italienne, aussi appelée république de Salo, est proclamée. Les circonstances politiques rendent difficiles les rapports entre le fascisme et la république, mais libéré de la royauté il va pouvoir trouver son cadre d’épanouissement.
I. République et fascisme
A. Républicanisme et fascisme
Les premières personnes qui ont adhéré en 1919 étaient des révolutionnaires de gauche porteurs de l’idéal républicain. Figurent les socialistes intransigeants, menés par Mussolini, les anciens syndicalistes révolutionnaires, devenus nationalistes depuis la 1er GM, on trouve également l’avant-garde culturelle et les membres du parti républicain modéré. En effet tous ces groupes ont en commun avec l’idéologie.
En effet nos fascistes veulent apporter une réponse à la crise de la civilisation démocratique et libérale, marquée par l’atomisation des sociétés européennes, c’est-à-dire par le développement de l’individualisme, du matérialisme, les dysfonctionnements de la démocratie parlementaire , capable de résoudre les problèmes.
Pour ces mouvements de gauche, le fascisme représente pour eux la vraie démocratie, c’est-à-dire la démocratie totalitaire, c’est-à-dire capable d’intégrer le peuple à l’E par un encadrement, cf Rousseau volonté générale.
La fascisme a vivement critiqué certains fondements de 89, mais il en reconnaît également une grande partie, notamment l’égalité juridique, dans la modernité qu’il pose et qu’il maintenant dépasser. Ainsi le fascisme, inspiré par le style politique des jacobins, prennent comme support les masses et leur fait naître un sentiment d’appartenance à une entité organique. Ce ne sont plus des vénitiens, des milanais, etc, mais des italiens.
La régénération des individus devait nécessairement passer par la pédagogie politique. Les fasciste n’imaginaient pas pouvoir concrétiser le principe de la volonté générale chez Rousseau car, au 19è siècle, l’expérience politique avait montré, selon le pdv des fascistes, l’impossibilité à arriver à ce résultat qu’ils espéraient, en cherchant à faire coïncider la liberté individuelle et la suprématie de la nation.
L’E libéral avait proposé de trouver une solution mais la représentation est détestée par les fascistes. En effet ils reprochent à la démocratie représentative de légitimer une minorité supposément éclairée, cf EU. Cette approche radicale de la démocratie va séduire les anarchistes et les démocrates tenants de l’immédiatement apprécie la philosophie Jacobine mais aussi de la violence en politique. Quel va être l’intermédiaire ? C’est la tradition mazzinienne. Mazzini est fréquemment évoqué dans les discours fascistes, père de l’unité italienne au 19è siècle. Les fascistes vont se reconnaître dans sa continuité, dans le processus d’unité italienne interrompu par la bourgeoisie libérale. Cette thématique est développée par les penseurs sur fascisme qui voit le fascisme comme une révolution nationale et populaire, qui tend vers l’objectif de l’intégration des masses dans l’E. Outre les organisations du régime et les manifestations publiques, le corporatisme professionnel a un rôle fondamental car il permet aux fascistes de réaliser la nouvelle démocratie, totalitaire.
Qui étaient-ils ? Il y a Sergio Pannuzio, Bruno Spampanato (« Démocratie fasciste »), et notamment Mussolini. Pour souligner sa filiation avec Mazzini le discours fasciste se réfère au thème de l’association, de la solidarité nationale. Bref, ils vont tordre les idées de Mazzini, mais s’y inscrivent par la conception totalitaire de la politique. Son caractère de religion politique, son action politique conçue comme une mission, sur la religion de la patrie et, encore une fois, la sacralisation de la nation. Très présente dans les réflexions, les références à Mazzini permettent à l’idéologie fasciste de remettre en cause ?
Encore deux points : celle de la régénération de l’homme par l’éducation et la pédagogie politique, et la deuxième volonté commune comme le fondement d’unité nationale.
Mais la référence mazzinienne est diversement interprétée : si chacun insiste sur des thèmes communs, la référence à Mazzini est présentée et c’est les révolutionnaires syndicalistes, socialistes. Et parce que le système de corporation est ce qui se rapproche le plus de l’activité des hommes. Dans les courants fascistes la tradition mazzinienne est beaucoup plus marquée, vont chercher chez mazzini un style politique pour rallier les partisans du système républicain, qui se pose comme l’héritier direct de Mazzini. Certains membres du parti républicain, marqué par l’interventionnisme, vont rejoindre le parti fasciste mais dans ses fins les plus radicales, les faisceaux, les groupes de combat. Le parti républicain, qui voit ses membres partir, pour éviter de se retrouver sans adhérent, va autoriser la double appartenance aux partis, jusqu’à ce que Fernando Chavetti ?? définisse une ligne anti-fasciste et interdisent cette appartenance. Les membres du parti républicain vont donc devoir faire un choix.
C’est ainsi que les républicains, qui ont décidé des faire le choix du fascisme. La jeunesse intellectuelle italienne considère le fascisme comme l’artisan de la révolution républicaine. Lorsque les fascistes arrivent au pouvoir en 1922 ils cèdent, par « pragmatisme ».
Comme ils sont repoussés en 43 par le roi, ils vont réaffirmer leur républicanisme initial. Ce n’est pas étonnant que dans la république de Salo les fascistes aient rappelé leur héritage de Mazzini. En 1943 Mussolini assure que l’Italie compte plus de d’organisations républicaines que monarchistes, et que la liberté et l’indépendance ont été menés par lui et Graziani.
Printemps 44 Spampanato va l’utiliser comme argument pour critiquer l’ensemble des compromis passé par la monarchie et le fascisme dans les années 20, estimant que ce compromis entre le fascisme et la royauté avait entravé la dynamique de la révolution fasciste.
En effet Spampanato, dans la C de la royauté italien voit un caractère néfaste au fascisme car il tend à constitutionnaliser et donc à limiter l’initiative révolutionnaire du duche. La révolution fasciste allait enfin pouvoir s’accomplir dans une république et renoue avec un fascisme pur, celui de 1919.
[pause, environ 1 minute manquent, à compléter]
B. Forme républicaine des régimes fascistes
Lorsque le fascisme arrive, l’idéal républicain est en recul. Accepter l’existence de la royauté est permis si elle ne l’empêche par de réaliser sa révolution, même si la préférence des fascistes va à la république. Le problème de la royauté c’est qu’il y a un roi, et que ce chef, qui a sa propre légitimité, a le pouvoir de faire obstacle. Mussolini a compris qu’il devait accéder au pouvoir par la voie légale, et Victor Emmanuel III savait qu’il fallait sauver l’Italie du péril républicain, conséquence de la 1ère GM. Le compromis a été l’établissement d’une dyarchie institutionnelle déséquilibrée au profit du chef de Gouvernement, donc de Mussolini. Dans cette cohabitions c’est le roi qui reste au sommet de la pyramide, légitimé indépendante du nouveau et va garder le pouvoir de nommer le chef du gouvernement, comme dans une monarchie constitutionnelle basique. Inversement, pour Mussolini, il tient sa légitimité du roi puisque nommé par lui mais pour briser les chaînes qui relient le chef du Gouvernement au roi il fait voter au Parlement des réformes constitutionnelles pour limiter les prérogatives royales.
La loi du 24 décembre 1925 fait de Mussolini, président du Conseil mais le chef du Gouvernement. Cette même loi affirme que le pouvoir exécutif est exercé par le roi au travers de son Gouvernement. En 1928 d’autres mesures sont prises, cette fois-ci au profit du Grand conseil du fascisme, en place depuis 1923, élevé en 1928 au rang d’organe de l’E. La loi, le Parlement, attribue au grand conseil du fascisme un rôle de consultant sur toutes les questions à caractère constitutionnel et donc notamment celles sur la succession au trône : on supprimer le roi lentement. Enfin Mussolini obtient le pouvoir de tenir à jour des noms en cas de vacance à la tête du Gouvernement.
Si le mode de recrutement des sénateurs n’est pas modifié, on créé au sein du Sénat une union nationale fasciste chargée de regrouper les partisans du régime fasciste et de marginaliser les conservateurs. 447 sénateurs contre 39, le Sénat s’est fascisé.
Quand on voit ce renforcement des attributions la royauté paraît anachronique et Mussolini s’attribue le titre de 1er maréchal de l’empire, qui le place au dessus des autres maréchaux d’Italie. Ainsi il remet en cause l’une des dernières prérogatives du roi : être le commandant suprême des armée d’Italie. Alors le roi, va menacer Mussolini d’abdiquer, mais considérant que l’heure de la royauté n’a pas sonné il demande à Victor Emmanuel III de ne pas abdiquer, et deviennent tous deux les premiers maréchaux d’Italie.
L’entrée de l’Italie dans la GM en 1940 fournit l’occasion d’un nouveau conflit avec le roi. Mussolini qui souhaite prendre le commandement des armées italiennes va rencontrer son opposition, et un nouveau compromis va être trouvé. Il reçoit le commandement des troupes. Ainsi le Duché renforce sa figure de chef de guerre et de bâtisseur de l’unité nationale italienne, à chaque crise renforce son pouvoir. Ce régime totalitaire suppose la suppression de l’institution royale, de moins en moins cachée par les membres du parti fasciste dans les années 40. Mais pourquoi Mussolini n’abat pas cette royauté ? Car il sait que la nouvelle classe dirigeante n’est pas encore formée. Des responsables des intellectuels fasciste restent partisans de la couronne, qui craignent que les choix républicains remettent en cause des institutions existantes, de perdre une part de leur soutien. Le roi incarne la cohésion, le supprimer ce serait diviser, et les fascistes tendent justement vers l’unité nationale. Ce républicanisme de l’idéologie fasciste à inciter des socialistes à rejoindre les fasciste.
II. La république fasciste
La 1er décembre 1943 la république est proclamée dans la ville de Salo.
A. Fonctionnement
Le corps des diplomates est fidèle, l’administration ne va pas compenser la fragilité de sa novelle république et qui plus est le territoire sur lequel la souveraineté de la république fasciste s’exerce ne correspond pas aux limites de l’E italien. Néanmoins on peut voir deux grandes zones dans cette république : la zone du front et la zone de l’arrière. Une chose est également visible : puisqu’il n’y a pas d’administration italienne ce sont les nazis qui s’en chargent. Dès le départ la marge de manœuvre de Mussolini est très encadrée par les allemands mais, malgré cette présence des nazis, Mussolini est décidé à construire une E digne de ce nom. La république de Salo est prise au sérieux même si ce n’est qu’une comédie. Il va se fixer 3 objectifs : la mise sur pieds d’un armée autonome des nazis, ensuite la convocation d’une assemblée constituante et enfin la socialisation des entreprises. Hitler se méfie, à cause de l’échec précédent de Mussolini. Celui-ci, qui a prononcé son discours devant une armée fasciste incarnée par des milices, fait que le maréchal Graziani, faire en sorte que l’armée soit le reflet de l’armée italienne dans son ensemble. Mussolini, qui manque aux soldats, va demander le retour des soldats italiens capturés durant l’offensive pour constituer l’embryon d’armée autonome. Le conseil des ministres de Mussolini va contester son accord avec Hitler, notamment pour cause de l’interdiction pour les soldats d’adhérer au parti fasciste républicain. Mussolini tranche : l’armée italienne devra rester apolitique. Alors que les troupes paramilitaires de la république de Salo, elles, seront fascistes et autonome, ce que ne serait pas l’armée italienne.
Mussolini va menacer de mort les déserteurs, ce qui ne va que gonfler la résistance contre la république sociale italienne. Là, revers pour Mussolini qui escomptait un peu plus à la faveur d’une victoire militaire sur les alliés pour fortifier son régime. Mais pour être honnête, qu’est ce que l’Allemagne aurait toléré, car Hitler cherche à vaincre les alliés, bref l’armée fait simplement du maintient de l’ordre public pour pas que les troupes allemandes aient à le faire.
Seule la milice, qui prend le nom de garde nationale républicaine, prend véritablement forme par cette armée et va jouer donc le rôle. Pendant l’hiver 1944 la milice se consacre au combat contre les partisans, avec des résultats mitigés. En effet l’efficacité de la milice est minée de l’intérieur par l’hétérogénéité des profils, on trouve des fanatiques, des policiers, et des combattants. Bref, la rivalité. Mais pour Mussolini, l’armée autonome est un échec total.
Le deuxième chantier et donc la rédaction d’une nouvelle C, il donne une date et un lieu, le 15 décembre à Guastalla en Émilie Romagne ?? pour la réunion de la constituante sans qu’aucune convocation officielle ne soit lancée. Le gouvernement renvoie finalement le projet, on n’en parle plus. Pourquoi ? Car il suscite beaucoup de discussion enflammées. Il faut en saisir les enjeux : « l’E que nous voulons instaurer sera national et social, dans le sens le plus large du mot, c’est-à-dire qu’il sera fasciste dans le sens de nos origines ». Mussolini était socialiste, d’où le nom de république sociale et non fasciste pour qualifier la république de Salo, et pour rassembler les italiens derrière une idéologie qui est moins clivante que le fascisme : la république sera sociale et non fasciste, « la république des travailleurs italiens » et a déjà commencé à réaliser avec décision ce postulat qui, durant 40, fut inscrit sur le drapeau des travailleurs sociales.
On retrouve à Salo Bamabchi ?? du parti communiste italien, qui va jouer le rôle d’un conseiller actif de Mussolini car le seul capable de réaliser le socialisme. Le Congrès de Veronne accueille des fédérations de toutes les provinces et les syndicats, discutent dans une ambiance survoltée du rôle et du programme du parti fasciste. Le tumulte est aussi totalitaire que socialisant, et un général exige la création de camps de concentration dans chaque ville pour faire une œuvre politique pour « récupérer l’irrécupérable ». LE Congrès reprend des points précédents, la place du Mazzianisme et du socialisme, avec accents nouveaux contre l’Europe et les communistes, en train de remporter la guerre. Le programme de Véronne représente la conclusion des expériences politique s de ? Et à ce titre il peut être « utile » dans le sens où il cherche à équilibrer la production et le travail tout en limitant le droit de propriété, l’initiative privée et l’emploi du capital.
« Nous n’avons pas combattu le marxisme pour chercher à le voir renaître, et ce que nous cherchons à faire en Italie est renforcer le fascisme toujours vivant », qui trouve on expression la plus aboutie dans le décret du 12 février 1944, « le l’administration socialisée de l’entreprise ».
Ce décret impose la création d’un conseil de gestion à toutes les entreprises privées d’un capital d’1 million ?? ou employant au moins 100 personnes. Ce conseil serait composé à parts égales des représentants, actionnaires et travailleurs, ceux-ci choisit par l’entreprise. C’est l’E qui vient s’ingérer dans le fonctionnement des entreprises privées.
Cetté rroem, en plus de montrer l’aversion contre le capitalisme libéral, nourrit le rêve de la troisième voie entre le capitalisme et le communisme, et finalement de dépassement de la lutte des classes et de la collaboration entre le capital et le travail. Ainsi cette réforme n’est pas seulement l’expression des nostalgies socialisantes, mais c’est l’essence anti-capitalisme du fascisme.
La socialisation se heurte à plusieurs obstacles : la résistance passive des entreprises, qui attendent la fin de la guerre pour débarrasser définitivement de ce conseil. Il y aussi l’hostilité du monde ouvrier, détaché du fascisme depuis longtemps, qui répond par ces mesures par la grève en mars 1944.
Troisième frein : conduit à l’opposition des allemands. Au moment de ? Les fascistes détruiront tout par « respectabilité bourgeoise », car leur alliés vont être trop socialistes. : fracture entre l’idéologie fasciste et les nazie, qui se méfie de ce que devient la république de Salo.
Seulement 16 entreprises seront socialisées, mais Mussolini, pour prouver sa détermination, va s’accrocher jusqu’au bout à son programme. Mussolini est conscient de sa précarité, sait que la jeune génération marquée par l’expérience nazie est alimentée par une anti ploutocratie et un anti sémitisme qui n’était pas porté avant 1940. Ainsi on voit arriver une révolte générationnelle au sein de l’idéologie fasciste : Mussolini va ainsi devenir le représentant, aux yeux de la jeunes, d’une génération qui a entaché l’idéologie fasciste par la compromission avec la royauté, il faut qu’il revienne à sa pureté originelle. Il accepte que sa milice intensifie sa lutte contre les anti-fasciste alors qu’il y aurait souhaité, au contraire, un apaisement pour pouvoir chasser les alliés et les allemands aussi. Il va exprimer le vœux d’organiser, à la fin de la guerre, un plébiscite sur la forme de gouvernement et sur les chefs qu’il voudra au pouvoir.
Évidemment tout cela est un mirage : l’aspiration à créer un consensus se heurte à plusieurs écueil, dont l’absence de soutien de l’E catholique, même s’il se sont investis – de façon marginale – dans la république de Salo.
Les communistes vont engager une guerre politique sans pitié contre les fascistes, pour éviter de trouver un compromis. Si les adhésions à la république était sincère très vite, la majorité des italiens, prise en étau entre deux feux, les fascistes et les communiste, la population s’est réfugiée dans un attentisme prudent. Bref, comme en France, en 1944 l’attitude des italiens ne doit pas être vu comme un refus de choisir entre collaboration et résistance mais doit être compris comme une attente du départ des allemands.
Les fascistes les plus intransigeants n’ont jamais cherché véritablement le soutien du peuple, car il n’avait pas pris les armes ni contre les alliés, les allemandes ou le roi. Ils se sentaient désormais étrangers, prêts à gouverner sans aucune pitié.
Conclusion : la république craque de toutes parts
B. Effondrement
Le fascisme usa de tous les moyens à disposition dans sa marche vers le totalitaire. La république de Salo cherche à séparer la république de la nation italienne. Plus que ces les monarchistes, la liberté et l’indépendance de l’Italie furent voulu par le courant républicain et par son grand apôtre, Mazzini. La république est mise en tension avec celle du Duche, mais rien n’y fait : la république fasciste perd la guerre des esprits. Sa compromission avec l’Allemagne et ses exactions contre la population l’a inexorablement éloignée. Mussolini réclame à Hitler des moyens militaires, qui exige à son tour que l’ordre soit maintenu en Italie. Mussolini pense alors qu’il est nécessaire de se rapprocher des partis politiques conventionnels, notamment les socialistes. Sentant que la défaite allemande est inéluctable, cherche à négocier une reddition non pas avec les alliés mais avec les forces politiques italiennes. La trahison vient cependant des allemands, qui abandonnent Mussolini. Là la situation empire lorsque les alliés arrivent. Mussolini prend alors la décision, contre l’avis des allemands, de s’installer à Milan, mais envisage de quitter la ville pour procéder à la bunkerisation des Alpes pour continuer la guerre jusqu’à la transmission des pouvoirs ; il pense que la capitale Lombarde, où l’histoire du fascisme a commencé, va fournir le cadre idéal en vue d’une négociation politique, se met à rêver d’une fusion entre socialisme et fascisme, mais le socialisme refuse. Le comité de libération nationale de l’Italie du nord, composé de démocrates chrétiens et d’indépendants, refusent la proposition de Mussolini, exige une reddition sans conditions, ce qu’il refuse. Il va décider de retourner au palais de la préfecture pour y prendre sa décision finale. Il se résout à quitter Milan pour Come, mais demande avant à voir le Consul d’Espagne pour demander une reddition présentée à l’Angleterre pour sauver l’Europe du bolchevisme.
Il pense qu’à Come il va retrouver ses partisans, mais ne trouve que 10 contre les milliers promis par le parti fasciste. Il continue, se dirige vers le Tyrol italien, et est arrêté et reconnu par un groupe de communistes et le fusille sur le champs.
Après quoi le corps du Duche est remis aux italiens, dans une cérémonie, et rompt de lien avec la profanation des corps – leurs corps ont servi de pinata géante, pendus par les pieds.
La fin de Mussolini est spectaculaire mais proportionnellement inverse à la république italienne. Ainsi libéré du compromis du parti fasciste, Mussolini reconnaît que la « république est la réalisation du fascisme ». En négatif, il disait que la royauté « limitait » les excès de la république, et en ce sens la république n’est pas l’agonie du fascisme mais son aboutissement. C’est sûrement la leçon la plus terrible.